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Les Cahiers du

RAMS

Numéro 13 - avril/mai 2005

Revue de Presse :

- Méthodes M.E.D. des maisons égales et décalées et Vérités sur l’astrologie de NOCAM

- Astrologie, par D. Kunth et P. Zarka

- Devenez sorciers, devenez savants, par G. Charpak et H. Broch

- Astrologie, symboliques, calculs, interprétations, par André BARBAULT

- Astrologie et connaissance de soi par Suzel Fuzeau-Braesch

Revue de Presse :

Rubrique REVUE DE PRESSE RAMS 13


NOCAM  : Méthodes « M.E.D. » des maisons égales et décalées et Vérités sur l’astrologie. Ed. Kapsos, 2005.

L’auteur réalise un très grand travail en collaboration avec un médecin acupuncteur, à l’aide de méthodes testant des réponses à différents oligoéléments. Les observations obtenues le conduisent à constater des affinités avec l’astrologie, d’une part, et, d’autre part, à découvrir que les Maisons astrologiques ( dont il écrit un intéressant bilan des origines) doivent, selon lui, être décalées par rapport à l’Ascendant ; la Maison XII devenant la Maison I etc…, (ce qui fait penser, bien évidemment, aux résultats des recherches statistiques des Gauquelin pour lesquels les « pics » significatifs de différents groupes professionnels étudiés ( sportifs, politiciens etc..) se situent dans ces mêmes zones).
Par ailleurs, il réfute l’utilisation de maisons inégales, dont il existe de multiples méthodes de calcul, au profit de 12 Maisons égales déduites de la position de l’Ascendant par valeurs égales en longitudes, soit donc de valeurs successives de 30° chacune. Ce système a l’avantage de pouvoir être tracé pour tous les points de la planète, y compris au delà du cercle polaire, là où, précisément, les Maisons Placidus, par exemple, ne sont pas calculables.
Reste à savoir, évidemment, ce que ce système « M.E.D. » peut apporter à la pratique.

O. L. 

Le nouveau « Que sais-je ? » Astrologie, par D. Kunth et P. Zarka, 2005 : une régression intellectuelle des Presses Universitaires de France.

Succédant à une version bassement antiastrologique qui n’était qu’un pamphlet sans aucune citations ni valeur scientifique, rédigée par P. Couderc en 1951, la nouvelle que je rédigeais, publiée en 1989 a duré 15 ans. Elle traitait le sujet selon des normes objectives analytiques détaillées que le Directeur éditorial des PUF, M. Prigent, avait appréciées puisque je recevais une lettre où il ajouta de sa main « j’ai lu avec autant d’attention que de plaisir ». Il a changé d’avis : c’est son droit. Mais c’est aussi le mien de décrire la nouvelle version, à nouveau confiée à des « antiastrologues », après avoir refusé ma proposition de refondre la prochaine édition du mien tant les choses ont changé depuis 15 ans.
Je commençais mon texte par « l’astrologie est avant tout une donnée de civilisation liée à la prise de conscience de l’Homme du temps qui s’écoule.. » et je terminais, après étude approfondie, détaillée, par « restons open minded », c’est-à-dire l’esprit ouvert, citant une expression du Pr d’Université anglais Eysenck qui avait travaillé avec des astrologues. 
Les nouveaux auteurs, au contraire commencent par affirmer : « l’astrologie est un mode de pensée qui ne relève pas de la science » avant toute analyse et description : on voit là, déjà, la différence. Ils terminent dans la même tonalité avec l’expression « … ne sauraient qu’être condamnées ».
Il s’agit donc là d’une entreprise d’attaque de l’astrologie scientifique et non d’un exposé objectif digne de l’ encyclopédie sérieuse des PUF.
Entre les deux, de nombreuses lacunes et erreurs regrettables. J’en soulignerai quelque unes.
Les techniques astrologiques sont fort mal exposées, sans illustrations claires, une seule carte du ciel de naissance : reproduite de Choisnard, dont le nom est cité… comme un simple astrologue : il était polytechnicien, ce qui n’est pas dit ! L’historique est beaucoup moins détaillée que dans ma version, surtout pour l’époque moderne.
Les expériences statistiques citées sont déclarées nulles, par exemple celle, bien célèbre, de M. Gauquelin sur Mars et les sportifs : le Pr Ertel, de l’université de Göttingen ( Allemagne) l’a longuement travaillée et démontrée récemment définitivement positive : ce travail n’est pas cité. Je mentionnerai deux autres choix des auteurs : le « test Petiot » réalisé par Gauquelin qui proposa à des personnes nombreuses la même analyse astrologique de ce criminel : elles se sont reconnues, mais les auteurs actuels ne remontent pas aux sources comme je l’ai fait : le test était publié dans Ici-Paris et promettait aux personnes se reconnaissant, l’envoi d’un texte de prévisions précis
… résultat pas étonnant… mais évidemment biaisé, ce que Kunth et Zarka se gardent bien de préciser ! Enfin, citons l’évocation du test de Carlson, physicien des USA, dont le Pr Eysenck a déclaré, après étude, que rien de sérieux ne pouvait en être tiré, ce que je précisais avec objectivité dans ma version. Le nom de cet éminent professeur de psychologie de Londres n’est pas même cité une fois. De plus, un travail relevant d’un problème homologue , que j’ai réalisé avec la collaboration de 524 étudiants ( publié dans une revue académique avec referees) n’est même pas évoquée : elle conforte de façon irréfutable l’alternance de la sociabilité des signes zodiacaux pairs et impairs. Le travail, détaillé dans le livre « Comment démontrer l’astrologie ( Albin Michel 1999) comportait aussi la mise en évidence scientifique de la réalité des « transits » prévisionnels par le Dr H. Delboy : il n’est même pas cité.
Le RAMS est néanmoins mentionné en note infra-paginale, mais sans son site web ( d’autres le sont) : nous ne pouvons donc plus être ignoré, même dans les entreprises antiastrologiques ! Mais on craint les curieux d’internet…
De graves lacunes : rien n’est dit sur l’ouverture qui existe en Grande Bretagne : création du RGCSA à l’Université de Southampton ( = Groupe de recherches critiques sur l’astrologie) délivrant des Ph.D ( = doctorats) ou, par exemple, la tenue du prochain Congrès international d’Astrologie à l’Université de York ( à quand une telle réunion dans un tel lieu en France ?)
Enfin, remarquons des erreurs manifestes : l’utilisation du terme « horoscope » pour carte du ciel de naissance, ou thème, dans tout le texte, induisant en erreur le lecteur qui restreint, en France, ce terme aux jeux des prévisions des journaux. Gênant. Le zodiaque est mal définit : étonnant de la part d’astrophysiciens… Les « Maisons » sont décrites de façons totalement erronées : (p 40) « les maisons diurnes et nocturnes ont donc des durées différentes » = ???
Terminons ce rapide tour d’horizon par une erreur qui persista dans les milieux astrologiques et encore citée là : Colbert a chassé l’astrologie de l’Université. J’avais moi-même écrit cette information. Or une thèse soutenue en Sorbonne il y a quelques années – je ne pouvais donc pas la connaître au moment de ma rédaction – a bien établi que celui-ci n’a fait que créer en 1660 l’Académie des Sciences, en établissant la liste des disciplines ne pouvant y figurer : elles sont trois et non une : la théologie, la politique et l’astrologie ( rectification qui a été publiée dans les cahiers du RAMS) ; l’astrologie n’a donc pas été chassée ou interdite dans l’Université.

Le nouveau « Que sais-je ? » Astrologie constitue donc une régression intellectuelle regrettable dont les mobiles m’échappent et m’étonnent.

Suzel Fuzeau-Braesch

A propos du livre « Devenez sorciers, devenez savants » ( O. Jacob 2002) de G. Charpak et H. Broch.

Ce livre a eu une large audience parce que figurait en bonne place un prix Nobel, G. Charpak. Quant au second auteur, H. Broch, il n’est connu que comme dirigeant du « Cercle zététique ».
Sont attaqués dans cet ouvrage et disséqués au mieux un grand nombre de faits qualifiés de « parascientifiques » tels que fakir, lévitation, eaux miraculeuses etc… Nous ne les détaillerons pas ici. 3 livres de réfutations ont été publiés à la suite ( R. Chauvin : « le retour des magiciens », jmg Ed. 2002, J.C. et J.Y. Normant « Devenez pédants, c’est pas sorcier » France Europe Ed. 2003 et B. Meheust « devenez savants, découvrez les sorciers , lettre à G. Charpak », Dervy/SorelEd. 2004 ).
Mais dans aucun de ces trois ouvrages, n’est fait allusion aux amalgames grossiers et vulgaires que les deux auteurs réalisent dans un sujet qu’ils ne connaissent visiblement pas : l’astrologie. Je rappellerai ici la seule phrase laconique – et combien significative – que G. Charpak m’autorisa à publier dans mon livre « Pour L’astrologie, réflexions d’une scientifique » ( Albin Michel 1996) p 226 : « l’astrologie est un conte de fée. Elle ne relève pas de l’analyse scientifique », ce qui est bien reconnaître qu’il ne l’a jamais étudiée .
En effet, à la lecture, on relève ( je le fais brièvement tant les thèmes en sont d’une grande banalité)
- p.24 ,confusion entre typologie de la personnalité et prévisions,
- p102 : treize constellations et non 12, et pas de précisions sur le zodiaque tropique
- p.179 : commentaire stupide et vide sur la thèse de sociologie soutenue par E. Teissier, qualifiée de « une drôle de thèse », idem p. 180-181. ( pas un mot, par ailleurs sur le « RGCSA » ( groupe de recherche critique sur l’astrologie) de l’Université de Southampton (G B)
qui y délivre des Ph.D ( Doctorats)
- p.199 : « le destin de l’homme-objet, sans libre arbitre, serait-il inscrit dans les arabesques des planètes et des astres… » : phrase qui dénote une méconnaissance évidente de l’astrologie
- etc…
Nous sommes d’accord, profondément, pour lutter contre « les superstitions charriées par l’évolution » ( p. 203), mais l’astrologie n’est pas une superstition : elle doit être étudiée, analysée, testée. Ce à quoi nous nous employons au RAMS avec succès depuis 12 ans. 
Il nous semble donc bien regrettable , et triste !- que de vrais scientifiques perdent pied dans certaines occasions – l’astrologie – et n’étudient pas avant de juger : c’est la règle d’or. C’est eux qui sont là atteints d’une superstition négative envers l’astrologie .

Suzel Fuzeau-Braesch


André BARBAULT, « Astrologie, symboliques, calculs, interprétations » Edition Seuil, 2005.

André Barbault vient de publier un très gros volume de 768 pages : « la référence » comme l’indique le bandeau. Il s’agit d’une vaste compilation de tous les domaines de l’astrologie suivie d’éphémérides de 1920 à 2019. Un tel tour de force en épaisseur est évidemment un événement mais il convient d’en dégager quelques remarques.
La longue pratique du célèbre astrologue l’a conduit à couvrir l’ensemble des techniques classiques de l’astrologie – trop classiques à notre avis car des lacunes s’y sont glissées.
Ainsi nul part m’auteur ne précise que tous les points de la terre ont le même zodiaque, lequel ne sert qu’à positionner la terre autour du soleil. Pourquoi le zodiaque est-il le même : tout simplement parce que le diamètre de la terre est extrêmement petit en regard de la grande distance qui la sépare du soleil : celui-ci est donc vu, partout sur la terre, dans le même signe zodiacal.
Le chapitre « les claviers symboliques »mentionne bien, page 97, « le froid de l’hiver… dans notre hémisphère.. », nous découvrons dans la plupart des abondants textes que, par exemple « le bélier signifie la résurrection de l’année et l’aurore d’un cycle nouveau », de même page 114, le Taureau est décrit par « nous passons dans la dernière phase du printemps » etc.. : oui, mais dans notre hémisphère alors que les saisons sont inversées dans l’hémisphère Sud , où arrive l’automne, ce que l’auteur oublie dans tous ses textes. Dommage.
Quant au long exposé concernant les Maisons ( page 359), nous lisons des phrases bien ambiguës telle : « la symbolique de la natire vécue en tant qu’expérience annuelle de l’âme humaine… » en se demandant : qu’est-ce que « l’âme » ici ? et, surtout, nous ne trouvons pas les réserves à faire sur le , ou les , modes de calculs des Maisons, ni le fait – bien gênant pour les scientifiques que nous sommes – que les dites Maisons ne sont pas calculables au delà du cercle polaire, - ce qui, rappelons-le – est un cheval de bataille des adversaires de l’astrologie…
Un passage étonne ensuite, laissant comprendre qu’une planète ne correspond à une influence que lorsqu’elle a été découverte : « l’astre non découvert étant comme une puissance encore en sommeil »(page 367) ce qui, scientifiquement est , de façon évidente, inadmissible.
Relevons aussi des correspondances affirmées, pour le moins douteuses : page 471, le soleil est assimilé aux valeurs masculines et la lune aux féminines. Que font alors les astrologues de langue allemande pour lesquels le soleil est féminin ( die Sonne) et la lune masculine ! Cette symbolique est donc irrecevable bien que si souvent rencontrée dans les langues latines …
Quant aux transits, pour lesquels l’auteur retient principalement les planètes Uranus, Neptune et Pluton, nous sommes essentiellement d’accord pour la première, beaucoup moins pour les deux autres, Pluton surtout dont le parcourt sur son orbite fort éloignée est bien trop lente. Des expérimentations manquent dans ce domaine.
Pour conclure – n’étant pas négatif quand il ne faut pas l’être – nous approuvons chaudement l’auteur lorsque, page 629, il écrit : « il convient d’éliminer définitivement la foule des faux problèmes découlant des affres d’une mentalité magique, qui ne s’est pas privée d’encombrer l’astrologie de prétentions stupides, la ravalant par ce biais, au rang d’une mancie désuète ».
Ce n’est donc pas une « référence » que ce pavé astrologique, mais …. une « révérence » à une astrologie trop classique , pas assez scientifique à nos yeux, dont le style littéraire est excellent, mais qui a peu de chance d’aider aux progrès nécessaires dans ce domaine si controversé et attaqué.

N.M.


« Astrologie et connaissance de soi » Suzel Fuzeau-Braesch, Editions Agamat,( 17 rue Elisée Reclus 91120 Palaiseau), pp.220. 2004.

Le livre de S. Fuzeau-Braesch apporte une étude nouvelle et vulgarisatrice de l’astrologie dont la grande originalité est que celle-ci est basée sur l’expérimentation scientifique, ce qui , compte tenu des tests auxquels les données sont soumises, cautionne les troublants résultats cités dans l’ouvrage. Si l’astrologie est source de réflexion depuis des milliers d’années, elle a de tout temps ,et encore actuellement, été la victime de personnes plus soucieuses de médiation vénale que de rigueur intellectuelle, ce qui contribue à la discréditer auprès du public…
S. Fuzeau-Braesch allie à sa connaissance des astres depuis plus de trente ans, la rigueur scientifique qui a présidé à sa carrière professionnelle ( elle est Docteur d’Etat ès sciences, directeur de recherche honoraire au Centre national de la recherche scientifique, et dirigea pendant plus de 20 ans un laboratoire universitaire de Biologie). Compte tenu de la rigueur des protocoles expérimentaux proposés et de l’exploitation statistique des résultats obtenus, elle donne une caution certaine du crédit que l’on peut accorder de nos jours à l’astrologie. Ce sont des méthodes de pensée semblables qui redonnent ses lettres de noblesses à l’astrologie et sont susceptibles de la voir enseigner un jour en milieu universitaire. Parmi les cas exposés, celle de l’astrologie des chiens montre de façon évidente l’objectivité des analyses astrologiques possibles. De tous les travaux qui ont établi l’existence d’un lien entre le ciel astrologique de naissance de l’individu et ses potentialités humaines, dans cet ouvrage, l’auteur démontre, ce qui est différent d’une simple assertion, que l’astrologie est fiable et qu’elle est capable de découvrir l’ego de l’être, ses aptitudes et, en outre, d’établir une chronologie des dates importantes de la vie ( sans préjuger de l’aspect positif ou négatif de ces étapes de vie). 
Mais tout le texte du livre montre la nécessité de ne prendre en compte que des éléments simples parmi les outils astrologiques, ceux qui ont été vérifiés expérimentalement. Ceci est évidemment un point important. Des interviews de dix personnalités célèbres en France permettent de familiariser le lecteur , de façon vivante et attrayante, avec l’analyse astrologique.
Comme toute connaissance humaine moderne, l’astrologie doit être associée à d’autres disciplines dont les principales sont la neurobiologie moléculaire et la psychologie pour que soit révélée la réalité intime de l’individu : sa sensibilité, ses talents, son charisme, sa sexualité, son rayonnement social ( les « atomes crochus » de Lucrèce seraient alors démystifiés !) tout en permettant une certaine attention à des dates fatidiques. Mettre ainsi l’homme en équation moléculaire et dépendance astrale est une notion moderne qui peut surprendre ou choquer. Nie-t-on le rôle des neuromédiateurs ou des hormones dans le comportement humain ? L’auteur termine ainsi par un chapitre particulier relevant des hypothèses scientifiques possibles dans l’état actuel de la science, convaincu en effet de l’existence évidente d’une nature causaliste des phénomènes astrologiques.
Le livre de S. Fuzeau-Braesch est remarquable de didactisme mais également de générosité en ce qu’il est accessible au profane et susceptible de créer des centres d’intérêt et possiblement des vocations pour de jeunes scientifiques qui aborderaient ce sujet de recherche a leur risques et péril dans le milieu cartésien de l’université française. Ces questions sont modernes non dans leur fait, mais dans le traitement dont elles peuvent de nos jours faire l’objet. Le style de cet ouvrage est délibérément clair, dépouillé, accessible à tous et il comporte un mode d’emploi de l’interprétation du ciel natal qui permet d’analyser soi-même pour chaque lecteur, de façon simple et rapide, les influences astrales en fonction de leur position lors de la naissance.

Jean Dietrich
Maître de conférence des Universités
Physiologiste

Mise à jour de la page : 17 avril 2005